Il est 8h30.  Je m’engouffre dans la gare. Des arrivées de personnes en masse ralentissent mes pas et j’essaie de slalomer avec précaution d’un pas rapide à travers la foule. C’est certain, je suis bien réveillée !
Un message clignote sur l’écran de la SNCF. Mon train est à l’approche. Je m’affole légèrement et commence à courir. Faut dire que cela fait déjà deux jours consécutifs que j’arrive en retard. Vaut mieux éviter encore une fois de se faire remarquer. Surtout qu’aujourd’hui, j’ai fait un effort. Ce serait dommage de s’être levée à l’heure pour rien ! (Oui, je l’avoue, j’ai pris la fâcheuse habitude de me réveiller au retentissement du 3e rappel de la sonnerie de mon réveil. Et ne me dites pas que vous ne le faites pas aussi !)

Donc je passe le portique et continue ma course le long d’une interminable allée jusqu’aux escalators qui mènent au quai. C’est bon pour cette fois! Je monte dans le train, légèrement essoufflée. Hors de question de rester debout dans l’entrée. Une vision d’horreur me frappe: les gens serrés comme des sardines qui s’accrochent tant bien que mal aux barres suspendus, ou à ce qu’ils peuvent, pour éviter de tomber sur le voisin.

Je préfère me trouver (si j’ai de la chance) une place sympatoche à l’étage parmi le peu de choix qui reste.
Pas près de « madame j’ai 10 000 sacs » : je n’aime pas trop me sentir à l’étroit et encore moins compressée. Pas devant vous monsieur non plus : je n’ai rien contre vous mais il y a des vestiges d’un petit déjeuner sur le siège d’en face.
Je continue ma recherche et m’assois finalement devant une petite dame concentrée sur son portable.

Le train est en marche. Je suis à l’heure. Tout va bien. Euh non ! Quelques secondes d’attention et je me rends compte du bruit infernal que cette femme fait avec son portable. Un peu énervée, j’essaie de m’y accommoder. 2 minutes plus tard, ma petite voix intérieure s’écrie : « Mais coupe le bip touche de ton clavier steupléé!! Pitié! » Je jette un coup d’œil à mes voisins, histoire de voir si je ne suis pas la seule à s’en offusquer. Des regards contraints et compatissants m’assurent que non. Bon je pense qu’elle va quand même s’arrêter de pianoter la petite dame hein ?!!! Pfff, j’ai pas l’impression. Allez, plus que 20 minutes à tenir ! Au secours !
Je me ressaisis en me penchant à mon tour vers mon portable, histoire de penser à autre chose.
Peu de temps après, on approche du terminus. Je saute de mon siège et suit la queue qui s’est déjà formée dans l’allée de passage du train. Ouf! je n’en pouvais plus ! Libérée! Délivrée !

Sitôt hors du train, je me faufile dans la foule, et emprunte les escalators, pressée et quelque peu énervée par cette femme qui cause gaiement avec une amie et qui bloque le côté droit, sensé être la file pour doubler. Grrr! Détends-toi Eryn, détends-toi !
1 minute 30 précieuse plus tard, je passe le portique et me revoilà à nouveau envahie par cette masse humaine avec qui j’effectue non sans mal mon trajet ordinaire.

Au détour, d’un couloir, ils sont là! Décidément, ils n’auraient pas pu choisir meilleur jour pour nous contrôler, nous les voyageurs. Je veux parler bien évidemment des agents de la SNCF, qui barrent subtilement le passage. Pfff, encore 1 minute 30 de perdu, le temps que les gens devant moi présentent leurs précieux pass, et c’est reparti !

J’arrive enfin sur le quai du métro presque vide. C’est sûr, je viens tout juste d’en rater un. Mais pas grave, j’aurais plus de chance d’avoir une place assise. Encore 1 minute d’attente, et hop je monte dans le métro et dégote rapidement le dernier siège libre, encore tiède. Faut dire qu’aux heures de pointes dans le métro, les places sont chères !

Plus que 10 stations à faire et j’en aurai terminé avec les transports. Je franchis sans encombre les différentes stations. Il m’en reste encore 3. Je regarde ma montre: je suis encore dans les temps, super! Arrivée à la station suivante, une voix dans le haut-parleur nous signale la présence d’individus sur les voies et qu’il faudra patienter. Ahhh ! (cri intérieur d’énervement excessif, de désespoir et de presque défaite). Non mais, c’est quoi ces gens qui s’amusent sur les voies !!! Pourquoi ?! C’est quoi le but ?!!!! Autour de moi, je vois bien sur les visages que mes sentiments et mes questions sont partagés. Et même quelques personnes s’indignent ouvertement. Les yeux rivés à ma montre me permettent de dire avec soulagement que 5 minutes plus tard, le métro reprend sa cadence habituelle.

J’arrive au boulot avec un quart d’heure de retard. Qu’est-ce que je déteste les transports en commun !

Et comme une journée qui commence mal s’achève toujours pareil (c’est n’importe quoi ce que je dis, mais dans mon cas c’est exactement ça), voici une dernière petite anecdote pour finir en beauté.

Ma journée de travail terminée, je m’en vais prendre le train.

Le train vient d’accoster, tous les passagers sont descendus. Cette fois-ci, niveau places, j’ai l’embarras du choix. Quand je m’assieds, mon wagon est presque vide. Le train part dans un quart d’heure. Je décide alors de sortir mon énorme bouquin de Ken Follett et je commence à lire tranquillement.  Je m’immerge progressivement dans l’histoire passionnante de Tom le bâtisseur, à demi consciente que les sièges autour de moi commencent à être pris d’assaut. Subitement, surgissent des  jeunes gens quelque peu bruyants. Et bien évidemment, vous l’aurez deviné, ce groupe de jeunes tapageurs décident de s’asseoir près de moi et d’en faire profiter tout le train, moi la première.
Et moi qui n’arrive à lire que dans le silence, je ne vous dis pas mon état d’agacement avancé, après toutes mes péripéties du matin, mon presque pétage de plombs, mes soudaines envies de crimes (c’est une façon de parler, on se calme !!)

Décidément, je n’ai vraiment pas de chance! Comme je déteste les transports en commun !!!

Et vous, vous êtes-vous déjà retrouvé dans l’une de ces situations dans les transports en commun ?  Sur le moment ça ne fait pas rire, mais j’avoue qu’elles sont quand mêmes très drôles à raconter.
Avez-vous d’autres anecdotes à partager ?